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CONCLUSION 7

Voix perdues

Le problème

Les organisations de la société civile ne partagent pas systématiquement avec les décideurs nationaux et internationaux l’expérience concrète des catastrophes dans la communauté.

Un tiers des organisations de la société civile ne font pas grand chose pour mettre en lumière les expériences des communautés en matière de risques de catastrophes.

Faits essentiels

Près de 50 % des organisations de la société civile déclarent ne pas pouvoir influencer leur gouvernement pour qu’il adopte des approches cohérentes en matière de réduction des risques de catastrophe, d’adaptation climatique et de réduction de la pauvreté au niveau local.

44 % des organisations de la société civile ne défendent pas activement les priorités communautaires dans les plateformes nationales de réduction des risques de catastrophe.

Les organisations de la société civile ne sont pas habilitées à faire entendre la voix des communautés dans les plateformes nationales de réduction des risques de catastrophe.

quote

« Cette communauté nous a appris que la réduction des risques de catastrophe est avant tout une affaire communautaire. C’est au niveau local que nous pouvons gagner ce combat et non par une approche descendante. »

— Jean Bazie, Action Contre la Faim, Burkina Faso

Vue d’ensemble

Les organisations de la société civile ont rarement un siège permanent dans les plateformes nationales sur la réduction des risques de catastrophe.

Certaines craignent pour leur sécurité si elles parlent des luttes auxquelles les gens sont confrontés. D’autres, qui n’ont pas réussi à influencer la politique et la pratique dans le passé, ont désormais perdu tout espoir de le faire.

Un certain nombre d’organisations de la société civile ne connaissent pas les engagements pris par leur gouvernement en matière de politique de réduction des risques de catastrophe et ne savent pas quel rôle elles peuvent jouer.

Le partage des connaissances entre les organisations de la société civile et les communautés se fait, mais de manière sporadique. Dans certaines régions, plutôt que de collaborer, les organisations locales se font concurrence pour être entendues. Parfois, les organisations de la société civile présentent des opinions qui correspondent à leur mandat et à leur domaine d’intérêt, mais ne représentent pas nécessairement tout l’éventail des opinions de la communauté.

Même lorsque les organisations obtiennent l’espace nécessaire pour amplifier les voix de la communauté, elles ne sont pas toujours écoutées.

La société civile est rarement considérée comme crédible par les décideurs gouvernementaux. En effet, la société civile peut être considérée comme une menace pour le maintien du statu quo.

Dans certains pays, les décideurs n’accordent pas la priorité à la réduction des risques et n’agissent que lorsque survient une catastrophe. On constate également, dans de nombreux ministères, un manque de compétences et de capacités d’adaptation en matière de gestion du changement, ce qui les décourage d’adopter de nouvelles approches de réduction des risques.  

 

Toutes les données de Vues du front sont accessibles au public pour consultation en ligne à l’adresse : – avec la possibilité de les désagréger par pays et classe de personnes interrogées entre autres. Vous pouvez également vous renseigner sur la méthodologie à l’adresse.

Références et photos

Photo (en haut) : Balram Sethi, 38 ans, participe à une discussion sur le renforcement de la résilience avec les membres d’un groupe d’entraide à Odisha, en Inde. Balram, qui travaille pour une organisation locale de la société civile, était un enquêteur pour Vues du front. Il dit : « Ici, dans le village, une personne assiste généralement à la Gram Sabha (conseil du village) et représente sa famille. Il est évident qu’étant une société patriarcale, la priorité est donnée aux hommes ; les femmes ne participent donc pas activement aux réunions de la Gram Sabha. » Photo : Sarika Gulati/GNDR

Photo et citation (ci-dessus) : Des villageois se réunissent au Niger dans le cadre d’un projet communautaire de gestion des risques de catastrophes. Le programme Vues du front a été déployé dans quatre régions du Niger : Diffa, Dosso, Niamey et Tillabéri, avec plus de 2 000 personnes consultées. Les conflits et l’insécurité sont les plus grandes menaces auxquelles les gens sont confrontés et la plupart des personnes interrogées affirment que les pertes en vie humaine, en moyens de subsistance et en biens ont considérablement augmenté au cours des 5 à 10 dernières années. Photo : Geoff Crawford/GNDR