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CONCLUSION 6

Absence de financement local

Le problème

Les communautés exposées aux catastrophes ne sont pas en mesure d’accéder directement à des fonds pour renforcer leur propre résilience.

Parmi les membres de la communauté, 8 sur 10 disent qu’ils ne peuvent pas accéder aux financements ou que l’accès est extrêmement limité.

Faits essentiels

La plupart des membres des communautés ne peuvent pas accéder à un financement pour des activités de réduction des risques au niveau local.

Les structures gouvernementales nationales ne permettent pas de décentraliser et distribuer à l’échelon local des financements destinés à la réduction des risques de catastrophes, malgré les engagements pris pour travailler directement avec les acteurs au niveau communautaire.

Lorsque des budgets de réduction des risques de catastrophes sont alloués aux administrations locales, celles-ci manquent souvent de compétences professionnelles et de ressources pour répartir et utiliser les fonds de manière efficace.

quote

« Les menaces ont eu un impact négatif sur ma vie car je n’ai pas de capital pour créer une entreprise qui me permette d’améliorer mes moyens de subsistance. »

— Sabuka Erijah, Kampala, Ouganda

Vue d’ensemble

Tous les grands accords internationaux conclus depuis 2015 ont souligné le rôle essentiel des populations et organisations locales pour impulser et asseoir le changement.5,6,7

Les gouvernements et les organisations internationales se sont engagés à plusieurs reprises à canaliser, vers les acteurs locaux, une part plus importante des ressources pour la réponse humanitaire. Mais ils restent considérablement en deçà ces engagements.

Cependant, il n’existe pas d’objectifs pour le transfert au niveau local de fonds destinés à la réduction des risques.

Il n’est pas étonnant que près de 80 % des membres des communautés disent qu’ils ne peuvent pas accéder aux financements ou que l’accès est extrêmement limité.

En Asie, de nombreuses communautés estiment avoir un meilleur accès que dans d’autres régions du monde. Il est intéressant de noter que le Plan d’action pour l’Asie, établi en 2016 pour la RRC8, avait mis fortement l’accent sur l’engagement au niveau local. Trois ans ont passé depuis et il semble que cela a pu effectivement influencer les gouvernements nationaux à veiller à ce que les communautés soient informées et engagées dans des activités de renforcement de la résilience.

Pourquoi tant de personnes interrogées au cours de l’enquête Vues du front disent-elles qu’elles n’ont pas accès à des ressources financières ? L’un des facteurs est que les structures gouvernementales nationales ne permettent pas de décentraliser et distribuer, à l’échelon local, des financements destinés à la réduction des risques de catastrophes. Lorsque les budgets de réduction des risques de catastrophes sont alloués aux administrations locales, celles-ci manquent souvent de compétences et de ressources pour répartir les budgets de manière efficace.

Par exemple, la législation népalaise sur la réduction des risques de catastrophe permet d’attribuer un budget important au niveau local, pour le renforcement de la résilience locale. Mais selon les données de Vues du front, les communautés n’ont toujours pas l’impression d’avoir accès à ce budget.

L’augmentation de la capacité des administrations locales à utiliser et à répartir le budget peut contribuer à changer la perception des communautés.

En revanche, en Indonésie, 60 % des membres des communautés disent avoir un certain accès aux ressources locales.  

 

Toutes les données de Vues du front sont accessibles au public pour consultation en ligne à l’adresse : – avec la possibilité de les désagréger par pays et classe de personnes interrogées entre autres. Vous pouvez également vous renseigner sur la méthodologie à l’adresse.

Références et photos

Photo (en haut) : Pour réduire les dégâts lors de tremblements de terre, Bimala fixe, à tous les murs, une armoire contenant des médicaments. Elle fait partie d’un groupe de femmes locales qui ont suivi une formation en atténuation non structurelle des tremblements de terre à Chandragiri, une banlieue de Katmandou, au Népal. Photo : Lambert Coleman/GNDR

Photo et citation (ci-dessus) : Erijah Sabuka, 24 ans, vit à Namwongo, un quartier de Kampala, en Ouganda. Il gagne sa vie en collectant et en vendant les déchets métalliques de la communauté. Il dit : « Les membres de la communauté nous considèrent, nous les collecteurs de déchets, comme des gens sans espoir car ils pensent que notre travail ne peut pas nous aider à payer les frais de scolarité et à acheter de la nourriture. Pourtant, nous avons beaucoup profité de notre travail, en recyclant la ferraille collectée. » Il affirme que des fonds fournis au niveau local lui permettraient de créer sa propre entreprise et d’augmenter ses revenus. Photo : Jjumba Martin/GNDR

Références

5 Cadre de Sendai pour la RRC, principes directeurs 19(f) : « Les gouvernements nationaux et fédéraux continuent de jouer un rôle essentiel pour ce qui est de favoriser, de guider et de coordonner l’action, mais il est nécessaire de donner aux autorités et aux collectivités locales les moyens de réduire les risques de catastrophe, y compris en leur accordant des ressources, en prenant des mesures d’incitation et en les laissant prendre des décisions ».

6 Accord de Paris, article 7.5 : « Les Parties reconnaissent que l’action pour l’adaptation devrait suivre une démarche impulsée par les pays, sensible à l’égalité des sexes, participative et totalement transparente, prenant en considération les groupes, les communautés et les écosystèmes vulnérables, et devrait tenir compte et s’inspirer des données scientifiques disponibles et, selon qu’il convient, des connaissances traditionnelles, du savoir des peuples autochtones et des systèmes de connaissances locaux, en vue d’intégrer l’adaptation dans les politiques et les mesures socioéconomiques et environnementales pertinentes, s’il y a lieu. »

7 Agenda 2030, paragraphe 34 : « […] Nous travaillerons avec les autorités et les communautés locales pour renouveler et planifier nos villes et nos établissements humains de manière à favoriser la cohésion communautaire et la sécurité personnelle et à stimuler l’innovation et l’emploi […]. »

8https://www.preventionweb.net/files/56219_actionplan20182020final.pdf