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CONCLUSION 8

Un développement qui ne tient pas compte du risque

Le problème

Les projets de développement local tiennent rarement compte des risques auxquels les communautés sont confrontées.

67 % des membres des communautés et 47 % des représentants de l’administration locale pensent que les projets locaux d’investissement ne tiennent pas compte des risques locaux.

Faits essentiels

L’adaptation au changement climatique, le développement durable et la réduction des risques de catastrophe ont des objectifs complémentaires, mais ils restent distincts dans les politiques et la pratique, chacun ayant ses propres institutions et cadres juridiques.

40 % des représentants des collectivités locales interrogés estiment que leur gouvernement national ne travaille pas à la cohérence entre les stratégies.

Le manque de cohérence se traduit par des programmes inefficaces et une mauvaise utilisation des fonds vitaux.

quote

« La pollution atmosphérique est un problème majeur, mais nous sommes impuissants. Si l’entreprise ferme ses portes, comment allons-nous manger ? Plus de 60 % des hommes de la localité travaillent dans ces entreprises. »

— Gochhayat, Odisha, Inde

Vue d’ensemble

Des projets portant spécifiquement sur la santé, l’agriculture, les moyens de subsistance, l’eau, l’assainissement et bien d’autres aspects de la vie communautaire permettent d’accomplir un travail très utile.

Mais il est indispensable d’intégrer les programmes afin de répondre efficacement aux besoins interdépendants d’une communauté : risques auxquels elle est confrontée, impacts du changement climatique et options de développement durable.

Les catastrophes deviennent plus complexes que jamais. Les récentes inondations au Burundi et à Fidji lors de l’épidémie de Covid-19 exigent que les approches de renforcement de la résilience soient plus intégrées que jamais et qu’elles soient basées sur une analyse des risques au niveau local.

En bref, il faudrait adopter une approche cohérente pour garantir une bonne utilisation des maigres ressources et réduire les causes sous-jacentes de risque.

La ville de Tillabéri, au Niger, connaît régulièrement des inondations causées en partie par le ruissellement des eaux pluviales provenant d’une colline déboisée en bordure de la ville. Une organisation locale a collaboré avec la communauté, l’administration locale et d’autres organisations de la société civile pour garantir les droits fonciers et entreprendre des activités de reforestation et de lutte contre l’érosion. Les inondations ont été réduites, des moyens de subsistance ont été créés pour l’élevage et l’environnement a été restauré.

Mais ces exemples locaux doivent être soutenus pour être étendus.

L’un des plus grands défis du développement fondé sur la connaissance des risques est la manière dont les financements sont attribués. De nombreuses institutions proposent des financements pour l’adaptation au changement climatique ou pour la réponse humanitaire, mais pas pour les deux ensemble.

Cela empêche les communautés de répondre efficacement à des besoins différents, mais liés entre eux.

Dans le relèvement après une catastrophe, les communautés ont beaucoup de mal à renforcer leur résilience, en raison du décalage entre leurs plans à long terme et la disponibilité de financements à court terme.  

 

Toutes les données de Vues du front sont accessibles au public pour consultation en ligne à l’adresse : – avec la possibilité de les désagréger par pays et classe de personnes interrogées entre autres. Vous pouvez également vous renseigner sur la méthodologie à l’adresse.

Références et photos

Photo (en haut) : De vieux pneus de voiture ont été placés le long de la côte à Saint-Louis au Sénégal pour tenter de protéger la ville contre les hautes eaux. L’élévation du niveau de la mer est une menace majeure à Guet Ndar, un quartier de pêcheurs de Saint-Louis. Au Sénégal, selon les personnes interrogées dans le cadre de l’enquête Vues du front, le changement climatique est de loin la plus grande menace à laquelle les jeunes générations seront confrontées en grandissant. Photo : Srijan Nandan/GNDR

Photo et citation (ci-dessus) : Sulochona Gochhayat, 38 ans, vit à Jagatsinghpur, en Inde, et a participé à Vues du front. Situées sur la côte est, les communautés de Jagatsinghpur sont confrontées à la menace des cyclones et des inondations d’eau de mer. Ici, les personnes interrogées ont mis en avant la nécessité de créer et de renforcer des groupes communautaires de préparation aux catastrophes. Sur cette photo, Sulochona tisse un nettoyeur de riz en bambou. Photo : Sarika Gulati/GNDR