CONCLUSION 9
Écosystèmes sous-utilisésLe problème
Dans les politiques et les pratiques de réduction des risques de catastrophes, aux niveaux local et national, il faut faire davantage pour intégrer les approches fondées sur les écosystèmes.
60 % des membres des communautés disent que les approches basées sur les écosystèmes ne sont pas utilisées pour renforcer la résilience de leur communauté.
Faits essentiels
56 % des acteurs locaux pensent que les écosystèmes peuvent protéger leur communauté des aléas.
Les solutions de construction et d’environnement bâti pour la prévention des inondations sont souvent privilégiées parce qu’elles sont perçues comme étant plus rapides à mettre en œuvre et plus efficaces.
52 % des membres des communautés déclarent que les écosystèmes ne sont même pas envisagés dans les plans de développement.
« Aujourd’hui, les arbres ont des propriétaires. Et cela nous nuit parce que c’est par les arbres que tout commence. Si nous parlons de l’érosion de nos terres, c’est parce que nos arbres ont disparu »
— Jimena Peiniquiu, Saavedra, au Chili
Vue d’ensemble
À l’échelle du monde, il est reconnu que les écosystèmes ont un rôle vital à jouer dans la réduction des risques de catastrophe. Des écosystèmes sains et bien gérés font fonction de structure naturelle pour protéger des aléas.
Par exemple, les mangroves peuvent réduire la hauteur et l’énergie des tsunamis. La végétation peut réduire les risques de glissement de terrain en renforçant l’intégrité structurelle des flancs de montagne. Et les tourbières peuvent réduire les inondations en stockant l’eau qu’elles libèrent lentement.
Des écosystèmes bien entretenus peuvent également être indispensables pour fournir de l’eau, de la nourriture et un abri.
La satisfaction de ces besoins fondamentaux signifie que les gens sont moins vulnérables quand frappent les aléas et qu’ils peuvent se relever plus rapidement.
En Afrique, des cadres régionaux tels que le Programme d’action pour la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030 comprennent des objectives qui soulignent l’importance de la gestion des écosystèmes pour atteindre les buts énoncés dans les cadres pour l’après 2015.9
Mais peu de progrès ont été réalisés dans l’intégration des approches écosystémiques dans la politique et la pratique de la réduction des risques de catastrophe au niveau national.
La majorité des initiatives de réduction des risques de catastrophe qui tiennent compte des écosystèmes n’ont lieu qu’au niveau des projets ou des pilotes.10 Et les données de Vues du front montrent que cela n’intervient pas systématiquement au niveau local.
Il est difficile de quantifier la contribution des services écosystémiques à la réduction des risques de catastrophe, en termes d’atténuation des aléas ou de réduction de la vulnérabilité. Et c’est un obstacle à une prise de décision éclairée, car beaucoup de gens ne sont pas pleinement conscients des possibilités que peuvent offrir les écosystèmes.
En outre, la recherche sur certains types d’écosystèmes et sur les rôles qu’ils peuvent jouer dans le renforcement de la résilience est insuffisante.
Les écosystèmes peuvent contribuer à protéger les communautés contre les risques naturels, mais ils sont régulièrement détruits ou endommagés par les initiatives de développement.
Dans certains cas, les écosystèmes sont pris en compte dans le renforcement de la résilience aux menaces. Par exemple, à Hinatuan aux Philippines, les femmes participent activement à la restauration et à la gestion des forêts de mangroves, qui servent de tampon contre les ondes de tempête et les tsunamis.
De plus, ces zones de mangrove apportent une grande quantité de crabes et de coquillages, qui peuvent être utilisés pour l’alimentation et pourvoir un revenu supplémentaire pour ces femmes, renforçant ainsi leur résilience.11 Mais ces exemples doivent devenir la norme.
Toutes les données de Vues du front sont accessibles au public pour consultation en ligne à l’adresse : – avec la possibilité de les désagréger par pays et classe de personnes interrogées entre autres. Vous pouvez également vous renseigner sur la méthodologie à l’adresse.
Références et photos
Photo (en haut) : Une forêt de mangroves sur l’île de Siargao aux Philippines. 55 % de l’ensemble des personnes ayant participé dans le monde à l’enquête Vues du front déclarent que les écosystèmes contribuent à protéger leurs communautés contre les aléas. Pourtant, 32 % des personnes interrogées déclarent que les écosystèmes ne sont pas du tout pris en compte lors de la mise en œuvre des plans de développement. Photo : Alex Punker
Photo et citation (ci-dessus) : Au Chili, deux tiers des personnes qui ont participé à Vues du front disent que les écosystèmes ont été affectés par le développement. Photo : Srijan Nandan/GNDR
Références
9 https://www.preventionweb.net/files/49455_poaforsendaiimplementationinafrica.pdf
10 Renaud et al. (2013). The Relevance of Ecosystems for DRR [La pertinence des écosystèmes pour la RRC]. In: Renaud et al. (eds.) The Role of Ecosystems in Disaster Risk Reduction. Nations Unies, New York.